Introduction:

Est-ce que deux faces contradictoires du caractère peuvent coexister tranquillement dans une seule personne ? La réponse est certaine dans A History of Violence de David Cronenberg (2005).Tom Stall s’occupe d’un petit restaurant et vit tranquillement avec sa famille dans une petite ville, Millbrook. Un soir, deux assassins veulent piller son restaurant et tuer son employée. Tom bat tous les deux et les tue. Après les reportages, deux gangsters trouvent Tom et insistent que sa vraie identité est Joey Cusack, un ancien gangster de Philadelphie. Tom nie. Plus tard, il tue ces deux hommes pour se défendre devant sa maison. Dans l’hpital, il confirme tacitement à sa femme qu’il est Joey. Après avoir reu un appel de son frère, le chef de la bande, Tom, plutt Joey maintenant, va à Philadelphia et tue son frère. A la fin, il revient chez lui, accueilli par le silence de sa famille.C’est dans l’article de COSTA, Fabienne,  En pièces détachées  dans Vertigo,  Personnages contemporains , Numéro 33, juin 2008, pp. 34-37, le sujet de la dualité des personnages est analysé, d’après deux films de David Cronenberg, A History of Violence (2005) et Eastern Promises (2007). Pendant tout la durée de A History of Violence, la presentation et la signification de la dualité du personnage se déroule. L’histoire de la violence est aussi l’histoire d’une personne à deux faces.Ce plan traite ce sujet en trois parties, sur trois aspects : les noms (les identités), la présentation de l’altérité et la symétrie.     I. Les noms et les identitésDans le film, comme dans la vie, les identités sont généralement représentées par les noms. Les vraies personnes sont plutt les corps beaucoup moins administrativement valables que leurs noms. 1) Tom Stall - Ce nom en images :  The Stalls  sur la bote aux lettres,  Stall’s Diner  sur la vitre du restaurant,  T  sur le portemanteau pour l’initial de Tom,  Tom Stall : Local Hero  sur les titres des journaux. - Ce nom en voix :  Tom  pour sa femme,  Tommy  pour ses amis,  Tom Stall  dans les émissions télévisés,  Tom Stall : American Hero pour la femme reporteur devant la maison des Stalls. - Les répétitions de ce nom, en images et en voix, ajoutent son autorité de l’identité pour la personne qui le porte.  - L’identité est créée et validée par l’installation du nom. 2) Joey Cusack- Ce nom en voix : les répétitions par le gangster, la mention par la police après l’enquête, mal prononcé exprès par Tom comme  Johnny , sa femme dit  Fuck you ! Joey - La première fois que Tom entend le nom  Joey  au restaurant, il tourne un peu la tête, puis tourne le dos. C’est la reconnaissance et le refus de sa propre identité.- Dans un bar à Philadelphia, devant l’acolyte de son frère, c’est la première fois que Tom confirme qu’il est Joey. ( Yeah, I’m Joey )- Ce nom est plutt en voix qu’en image parce que c’est un nom (identité) caché, un nom (identité) de l’histoire (A History). La police dit que pour ce nom  I can’t find anything .- L’absence de ce nom en image est tout à fait comme l’absence de cette personne en image. Dans le film, c’est Tom Stall qu’on voit la plupart du temps, Joey Cusack n’apparait généralement qu’aux moments de la violence.3) Le conflit des noms (identités)- Dans l’hpital, Tom dit  Joey did it, Tom Stall didn’t. ,  I thought I killed Joey . Les deux noms se trouvent ensemble. Les deux identités reviennent enfin sur une seule personne. C’est la fin de la séparation des identités, une vraie et une fausse, et le début de la manifestation de la dualité. - Quand les deux noms se trouvent dans la même phrase, c’est la relation du conflit, l’un veut tuer l’autre. Cette situation opposée est aussi comme l’attitude du personnage pour les deux identités contradictoires, il veut l’une et refuse l’autre.4) Les noms (identités) perdus- Dans l’hpital, Joey dit que le nom de Tom est  available . Sa femme dit  What about our names ? My name, Jack’s (son fils) name and Sarah’s (sa fille) . - L’expression de sa femme montre un doute de la valeur de son existence auparavant (history) et aussi, celles des autres de la famille.- Quand leur nom de famille, Tom, perd son sens, une sensation de la perte arrive. C’est une perte de l’identité.  II. La fulgurance de l’altérité Sans transition, il passe du repos au mouvement insufflé par la violence d’une situation à laquelle il ne peut faire face en restant  lui-même  . 11) Les gestes- Les gestes de Tom sont généralement serrés, scrupuleux et lents. Il  donne à son fils les céréales, ramasse les canettes abandonnées, sert les clients. Ses bras sont serrés, son envergure est étroite, la personne est passive. 1COSTA, Fabienne,  En pièces détachées , Vertigo,  Personnages contemporains , Numéro 33, juin 2008, p. 34- Les gestes de Joey sont ouverts, déterminés et violemment rapides. Il pilonne le pot de café sur la figure du truand, il point le pistolet et tire vers les adversaires. Ses bras sont déployés, sa dimension est étendue, la personne est active.2) Le corps- Le corps de Tom est limité dans l’espace, conduit et repris par sa femme, coincé derrière le comptoir dans son restaurant, resté intérieurement à la maison. C’est un corps moins de vouloir et moins de pouvoir.- Le corps de Joey parcourt dans l’espace, et en plus, circule entre les espaces différents. Il saute de l’autre cté du comptoir pour battre les deux assassins, il sort de la maison et tue les gangsters, et à la fin, il va à Philadelphia pour éliminer son frère et son clan. C’est donc un corps de la volonté et du pouvoir, la volonté de se défendre et le pouvoir d’écraser les adversaires, par la violence.  - Le corps cohabité par Tom et Joey se trouve sur la route entre son restaurant et sa maison. Tom veut sauver sa famille par la capacité de Joey.  Sa blessure au pied ne tranche pas, maintient l’ambivalence : Tom et Joey cohabitent en un corps pluriel-boiteux, divisé, séparé de lui-même; l’altérité s’inscrit dans le déséquilibre. 2   3) Les rles- Tom est souvent passif, conduit et repris par sa femme, laissé déshabiller par sa femme, manipulé par elle dans la relation sexuelle. Le rle de Tom est protégé.- Joey est actif, il prend le volant sur la route de Philadelphia, il demande le rapport sexuel de faon violente. Le rle de Joey est manipulateur et protecteur.    2COSTA, Fabienne, Idem. p.35 III. Le dédoublement et la symétrie-  La structure (du film) (…) est double, les séquences se répètent, l’une étant, à chaque fois, le revers de l’autre : un petit déjeuner détendu / un dner crispé ; une scène d’amour faon teenagers / une scène d’amour brutal ; un héros à hpital devient plus tard (…) un malfrat ; Jack, le fils de Tom, refuse de se battre avec Bobby au lycée / il le massacre plus tard. 3  Conclusion :La dualité du personnage est montrée par les noms (les étiquettes de l’identité) en image et en voix, et aussi, par les gestes contrastés des deux faces, le corps en différents présentations et les rles opposés dans la vie. La structure du film est double, comme les deux faces du personnage, et certaines séquences forment les symétries. Comme la fin du film, l’histoire n’est pas tout à fait finie, le mystère du personnage reste encore. Qui est cet homme revenu, Tom, Joey ou la personne à deux faces? Le silence de la famille est le symbole de cette question posée à cet homme inconnu.  3COSTA, Fabienne, Ibid. p.34

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